Le commerce solidaire, on a tous à y gagner




Solidaire? et oui, acheter utile et beau, pour un cadeau, pour soi-même, pour un mariage, pour refaire sa déco...
acheter un de ces produits revient à aider son propriétaire à continuer de rêver.



photo: Salah Jaber




Vous aimez?
c'est l'œuvre de différents artisanes et quelques artisans Tunisiens ayant obtenu un micro-crédit d'une organisation non gouvernementale basée en Tunisie Enda inter-arabe et qui essayent de vivre de leur art et de leur savoir faire, avec les moyens du bord, beaucoup d'énergie et des rêves plein les yeux.

Mon objectif en en parlant ici est d'aider ces artisan(e)s n'ayant pas accès aux circuits commerciaux classiques et à promouvoir leurs produits, de pouvoir continuer à s'agrandir et à rembourser leurs prêts et pourquoi pas à rêver grand?



Voici quelques infos sur l'O.n.g en question:


"Enda inter-arabe (ici) est membre fondateur du réseau de la micro-finance dans les pays arabes, Sanabel., et également affilié au réseau mondial de la microfinance MFN et à WWB. Leur mission consiste à contribuer à l'amélioration des revenus et de la qualité de vie du tunisien à travers des systèmes financiers inclusifs par le biais d'une institution pionnière offrant des services innovants, socialement responsable et engagée pour l'environnement.

Enda inter-arabe est une organisation non gouvernementale internationale à but non lucratif, créée en 1990 et spécialisée dans le soutien aux micro-entrepreneurs par l’octroi de micro-crédits et de services d’appui aux entreprises.

Son réseau compte actuellement 51 agences situées dans 21 Gouvernorats, servant 95.000 clients actifs, avec un encours de 44 millions DT. Depuis le lancement de l’activité en 1995, enda-ia a déboursé 400,000 prêts d’une valeur de 210 millions DT au profit de 135,000 clients.






Essentiellement orientée vers les femmes, cette action a permis en treize ans à 135 micro-entrepreneurs d’accéder à une source de financement continu à travers 408 000 prêts d’une valeur cumulée de près de 211 millions de dinars.

En soutenant les micro-entrepreneurs défavorisés, l'O N G aide à renforcer le pouvoir de décision et le statut de la femme au sein de sa famille et de sa communauté augmente donc les chances de voir s’améliorer la qualité de vie de la famille.



De plus, les populations des quartiers dans lesquels œuvre Enda sont pour la plupart issues de l’exode rural avec un niveau d’instruction très limité ou inexistant. La pauvreté et le chômage importants complètent ces conditions propices au développement du secteur informel." (tiré du site de l'ONG)

Voila pourquoi cela me tient tellement à cœur de faire passer le mot et d'essayer de promouvoir les produits de toutes ces femmes et hommes!





voici quelques échantillons du travail de ces différentes personnes







Et vous trouvez plus bas lien à visiter sur Facebook pour voir les produits de plus de 25 artisans de toute la Tunisie ou vous pourrez contacter un agent de l'o.n.g pour toute info ou commande.







Merci de faire passer le message même si vous n'êtes pas intéressés, il y aura surement quelqu'un dans votre entourage qui le sera et aidera par son achat à améliorer le niveau de vie d'une autre personne, alors autant acheter utile.






Ces artisanes, des femmes pour la majorité, travaillent dur et font un travail remarquable, grâce à Enda elles ont pu réaliser un rêve, concrétiser des projets qu'elles avaient en tête, pu aider leur famille et gagner le droit d'avoir un meilleur avenir.







Elles viennent d'un peu partout: Tozeur, le Kef, Jerba, Sousse, Nabeul, Tunis Kebili etc.






Il suffit de visiter le siège social de l'o n g (à Hay Ettahrir) pour tomber sous le charme de ces produits.




photo:Saleh Jaber



p.s: j'agis en tant que bénévole, je ne reçois aucune rémunération et je ne fais pas partie de l'o.n.g Enda. C'est juste que cela m'a paru tout à fait normal de faire de la pub et d'acheter moi-même en joignant l'utile à l'agréable.



Profil Facebook de Artisanes Enda Inter Arabe

Un Samedi après-midi en compagnie de Goerges et du gorille







C'est à travers de larges grilles,
Que les femelles du canton,
Contemplaient un puissant gorille,
Sans souci du qu'en-dira-t-on.
Avec impudeur, ces commères
Lorgnaient même un endroit précis
Que, rigoureusement ma mère
M'a défendu de nommer ici...
Gare au gorille !...

Tout à coup la prison bien close
Où vivait le bel animal
S'ouvre, on n'sait pourquoi. Je suppose
Qu'on avait du la fermer mal.
Le singe, en sortant de sa cage
Dit "C'est aujourd'hui que j'le perds !"
Il parlait de son pucelage,
Vous aviez deviné, j'espère !
Gare au gorille !...

L'patron de la ménagerie
Criait, éperdu : "Nom de nom !
C'est assommant car le gorille
N'a jamais connu de guenon !"
Dès que la féminine engeance
Sut que le singe était puceau,
Au lieu de profiter de la chance,
Elle fit feu des deux fuseaux !
Gare au gorille !...

Celles là même qui, naguère,
Le couvaient d'un œil décidé,
Fuirent, prouvant qu'elles n'avaient guère
De la suite dans les idées ;
D'autant plus vaine était leur crainte,
Que le gorille est un luron
Supérieur à l'homme dans l'étreinte,
Bien des femmes vous le diront !
Gare au gorille !...

Tout le monde se précipite
Hors d'atteinte du singe en rut,
Sauf une vieille décrépite
Et un jeune juge en bois brut;
Voyant que toutes se dérobent,
Le quadrumane accéléra
Son dandinement vers les robes
De la vieille et du magistrat !
Gare au gorille !...

"Bah ! soupirait la centenaire,
Qu'on puisse encore me désirer,
Ce serait extraordinaire,
Et, pour tout dire, inespéré !" ;
Le juge pensait, impassible,
"Qu'on me prenne pour une guenon,
C'est complètement impossible..."
La suite lui prouva que non !
Gare au gorille !...

Supposez que l'un de vous puisse être,
Comme le singe, obligé de
Violer un juge ou une ancêtre,
Lequel choisirait-il des deux ?
Qu'une alternative pareille,
Un de ces quatres jours, m'échoie,
C'est, j'en suis convaincu, la vieille
Qui sera l'objet de mon choix !
Gare au gorille !...

Mais, par malheur, si le gorille
Aux jeux de l'amour vaut son prix,
On sait qu'en revanche il ne brille
Ni par le goût, ni par l'esprit.
Lors, au lieu d'opter pour la vieille,
Comme l'aurait fait n'importe qui,
Il saisit le juge à l'oreille
Et l'entraîna dans un maquis !
Gare au gorille !...

La suite serait délectable,
Malheureusement, je ne peux
Pas la dire, et c'est regrettable,
Ça nous aurait fait rire un peu ;
Car le juge, au moment suprême,
Criait : "Maman !", pleurait beaucoup,
Comme l'homme auquel, le jour même,
Il avait fait trancher le cou.
Gare au gorille !...

Georges Brassens



colloque international: Droit, pouvoir et religion


L'association tunisienne de droit constitutionnel organise un colloque international intitulé droit, pouvoir et religion les 5, 6,7 Mars à l'hôtel Mouradi Gammarth et vu la qualité des intervenants et le sujet de certaines interventions, cela risque d'être fort intéressant.

Voici ci-dessous l'argumentaire du colloque ( qui s'articule autour de trois axes; religion et fondement du pouvoir, constitution et statut de la religion et enfin transcendance pouvoir et libertés) ainsi que le programme détaillé (ici)


"On ne peut faire du droit, et encore moins du droit constitutionnel, loin des passions. Le droit constitutionnel est, en effet, le droit du pouvoir, objet de toutes les convoitises et celui des droits et libertés objets de toutes les attentions. On ne peut, non plus, parler de religion sans passion, parce que la foi est loin de relever du rationnel. Elle est, par excellence, le domaine de toutes les émotions, et elle est érigée en chasse gardée car au sacré on ne touche pas !
Est ce à dire qu’un discours serein, lucide, sur le droit constitutionnel et le phénomène religieux est aujourd’hui impossible en raison de la charge émotionnelle irréductible dont ce discours est porteur. Est ce à dire que ce discours est politiquement incorrect, en raison des susceptibilités qu’il peut heurter, alors que aussi bien les espaces publics que privés sont investis par les violences les plus extrêmes, qu’elles soient véhiculées par le verbe ou par les actes, à l’heure où les frontières se brouillent entre sociétés sécularisées et sociétés confessionnelles voire multiconfessionnelles ?

Nous ne le pensons pas et croyons, au contraire, que l’heure est à l’urgence parce qu’il faut verbaliser nos peurs si l’on veut arriver à les dépasser, à les gérer. Nous pensons aussi que ce débat reste nécessaire, malgré la profusion de travaux et rencontres sur la question, qu’il ne sera pas redondant, car tout n’a pas été dit, à supposer que la question puisse être épuisée.
Le discours du droit constitutionnel sur le phénomène religieux et celui sur le droit constitutionnel de la religion appellent une attention particulière car si le droit constitutionnel peut saisir le phénomène religieux, lui‐même peut être saisi par ce dernier.

Dans la première hypothèse, le droit constitutionnel, en tant que protecteur des droits et libertés, est convoqué afin de protéger les individus contre l’immixtion de l’État, en tant que puissance publique, dans ce qui relève de leur liberté individuelle et notamment de leur liberté de conscience. Mais le droit constitutionnel est également convoqué afin de protéger les individus les uns contre les autres et garantir le respect de leurs droits et libertés réciproques. Le brouillage des limites entre sphère publique et sphère privée et le conflit entre valeurs dans une même société, placent, aujourd’hui le droit constitutionnel face à de nouveaux défis.
Dans la seconde hypothèse, c’est le religieux qui investit le droit constitutionnel et, par là même, le pouvoir politique. C’est lui qui le fonde, le façonne et le conditionne, ce qui ne manque pas de le rendre intouchable au grand dam des démocrates. Quel statut et quel rôle va avoir le droit constitutionnel ainsi que son objet, l’État et le pouvoir politique, dans ce cas ?
Mais ce ne sont pas là les seuls défis, il ne faut pas oublier que la foi ne se limite pas aux seules religions transcendantales. Il est des sacralités autrement plus violentes, celles qui ont fondé le pouvoir politique moderne et qui peuvent être aussi exclusivistes et intolérantes que les premières.

C’est à la réflexion sur ces questions que cette rencontre est dédiée, et nous avons voulu qu’elle ne soit pas menée à huis clos, c’est‐à‐dire par les seuls juristes. Nous avons tenu à y associer des politologues, des sociologues des spécialistes de la religion qu’ils soient théologiens ou historiens, afin, non seulement, que notre rencontre bénéficie des vertus de l’interdisciplinarité mais qu’elle soit aussi la voix d’une démarche intersubjective."


Des intéressés?

إذا رشقت قلبي سهامٌ من الصَّدّ

إذا رشقت قلبي سهامٌ من الصَّدّ
وبدلَ قربي حادثُ الدَّهر بالبعد

لبست لها درعاً من الصَّبر مانعاً
ولاقَيتُ جَيْشَ الشَّوْقِ مُنْفرداً وحدي

وبتُّ بطَيْفٍ منْكِ يا عبلَ قانِعاً
ولو باتَ يسرى في الظَّلام على خدّى

فبالله يا ريحَ الحجازِ تنفَّسي
على كَبدٍ حَرَّى تَذُوبُ من الوجْدِ

ويا بَرْقُ إنْ عَرَّضت من جانبِ الحمى
فَحَيِّ بني عَبْسٍ على العلم السَّعْدي

وانْ خمدتْ نيرانُ عبلة موهناٌ
فكن أنتَ في اكنافها نيّرَ الوقد

وَخَلِّ النّدَى ينْهلُّ فوقَ خِيامِها
يُذَكِّرُها أني مُقيمٌ على العَهْدِ

عدِمْتُ اللّقا إنْ كنتُ بعد فِراقها
رقدْتُ وما مَثَّلْتُ صورَتها عندي

ومَا شاقَ قَلبي في الدُّجَى غيرُ طائرٍ
ينوحُ على غصنٍ رطيب من الرَّند

به مثل ما بي فهو يخفى من الجوى
كمَثْل الذي أخفِي ويُبْدي الي أبدي

ألا قاتلَ اللهُ الهوى كم بسيفهِ
قتيلُ غرامٍ لا يُوَسّدُ في اللَّحْدِ


عنترة بن شداد



Il était une mosquée à Damas



Avant de continuer mon récit, je tenais à m’arrêter sur ce qui m’a semblé être un point important ; avant que je ne parte et même après mon retour, partout je n’ai pas cessé d’entendre les gens me dire combien ils aimeraient aller en Syrie mais qu’ils craignaient pour leur sécurité. Je ne me suis jamais autant sentie en sécurité qu’à Damas même très tard la nuit (c’est même mieux qu’à Tunis, c'est tout dire !), que le post précédant ne vous trompe pas. Ce premier souvenir a été escamoté par tant d’autres plus heureux.

C’est l’effet « positif » (si je puis dire) d’un état tel que la Syrie, la sécurité est à son maximum et cela se ressent partout, d’une manière subtile et invisible même parfois. On a continué jusqu'à Alep (à quelque 300 kms près de Damas) en bus de nuit et pas un souci en route.

Je suis sincèrement navrée de ne pouvoir partager mes vidéos avec vous pour des raisons techniques toutes bêtes mais je le ferai dès que possible, les photos ne pouvant tout le temps suffire.


Damas, la plus ancienne ville habitée sans discontinu du monde, (titre que revendique aussi Alep), deux millions d’habitants, quatre si l’on y ajoute la périphérie, des monuments retraçant 2000 ans d’histoire.... quand je pense que je ne voulais pas y aller.

De cette ville mythique, j’avais en tête mes cours d’histoire, mes lectures de gamine et mes rêveries de l’ancienne capitale des Omeyyades, de son ère de gloire et de son pouvoir politique avant qu’elle ne perde son statut au profit de Bagdad et Cordoue.

Et ce n’est pas en quatre jours que l’on peut découvrir le charme d’une ville aussi séculaire que Damas.

J’ai fait du mieux que j’ai pu, couru de musée en vieilles maisons traditionnelles, de khans aux souks, de la magnifique mosquée des Omeyyades aux rues gigantesques de la ville moderne, essayé de parler aux gens, et j’ai raté beaucoup d’autres choses, dans un seul but : ressentir l’âme de la ville.



(le Barada)

Je suis tombée sous le charme de trois choses entre autre ; la mosquée, le palais Azem de l’ancien gouverneur de Damas et cette ambiance de joyeux chaos dans les rues, les cafés et de la gentillesse incroyable de cette population qui vous accueille le sourire aux lèvres et le cœur sur la main.

De jour, la ville offre un autre profil au visiteur : vivante et bruyante avec ses affreux embouteillages ou on a l’impression de mourir dans la seconde qui suit à chaque fois que l’on traverse, ses échangeurs à ne plus finir, son fleuve Barada qui attend des jours meilleurs, ses immenses places publiques, ses bâtiments et immeubles fatigués et tellement vétustes que l’on craint qu’ils ne puissent résister plus longtemps à l’usure du temps, ses vieilles villas majestueuses datant du mandat français du siècle dernier reconverties en ministères, de l’effervescence de la rue noire de monde , des marchands ambulants, du grand tribunal dont la façade était mangée de banderoles criant au génocide palestinien par les avocats Damascènes, ou affluait une foule incroyable, de l’ancienne citadelle en ruine et de la grande statue de Salah eddine véritable héros national.


la citadelle de Damas


Juste devant, se trouve le vieux Damas (les gens me riait au nez quand je disais bled 3arbi ou vieille ville parce que pour eux y a pas de ville européenne et de médina 3ati9a). Enserré par de hauts murs contient de véritables bijoux cachés à l’abri du regard, les vieilles maisons traditionnelles, des khans, de vieux palais à tomber à la renverse, les souks de tout ordre (or, épices, soie etc etc) et le célèbre souk populaire el Hamidya qui rendrait toute future mariée tunisienne, sa maman et dar el farh elkol hyper heureux (je dirai même fi 9immet essa3ada). Il y a de tout mais alors là de tout, la majorité des produits étant syriens, des caftans, des tissus magnifiquement brodés, des robes de mariées à celles des invitées, des dessous féminins exposés et bien mis en évidence, des plus pudiques au plus coquins (je n’ai jamais vu autant de sous vêtements ainsi exposés de ma vie).

Il suffit de s’y promener pour avoir mal à la tête mais ces jours là, le souk se faisait militant, les banderoles anti Israël, USA fleurissaient partout et faisaient ombrage (pour la visiteuse que j’étais) aux articles bien achalandés.


Al Hamidya




Au bout de ce souk bruyant (c’est le cas de le dire), entre marchands de thé chaud et ambulants s’élève l’arc de Jupiter dont le temple a disparu ( à l’époque de la domination romaine) qui fait office de gardien de la mosquée.


La mosquée a fière allure au bout de ce souk et ouvre ses immenses portes, touristes et pèlerins s’agglutinent devant, soit pour remettre leurs chaussures ou se déchausser. Il faut faire la queue et il suffit de passer à l’intérieur pour comprendre ce qui incite tout le monde à vouloir y entrer, pèlerins à part. Sur sa façade principale, on avait accroché des banderoles clamant le soutien sans faille des Damascènes à Gaza.

Voici la totalité des photos prises (ici)



Construite en 705 après J.C par Al Walid ibn Abd El Malek, calife omeyyade sur ce qu’on qualifiait d’endroit le plus saint de la ville, qui accueilli avant la mosquée, le temple de Jupiter et l’église de Saint Jean-Baptiste

Une fois à l’intérieur, chaussures en main (pas le droit de les garder aux pieds même fel Sa7an quitte à attraper une bronchite, il faisait un bon 16 degré mais le marbre est d’un froid !), et l’œil émerveillé, je suis restée bouche bée.

Je n’avais pas eu cette sensation depuis longtemps, on a beau visiter des châteaux, palais et autres merveilles de l’art occidental, rien ne peut décrire le sentiment d’émerveillement, d’émotion à l’état pur qui me prend à la gorge à la vue de chaque monument arabo-musulman. Je n’y peux rien.

Ce qui touche, ce n’est pas la beauté majestueuse des lieux(le sa7n ayant les mêmes proportions que la salle de prière) ni les magnifiques reconstructions des fresques en feuille d’or murales qui laissent songeur (reconstruction parce que l’édifice a subi un tremblement de terre et un incendie ravageant les fresques), ni l’immensité du sa7n, et encore moins les vitraux à l’intérieur de la salle de prière ou s’étalent le nom de dieu et du prophète (oui des vitraux !), ni les plafonds ouvragés qui m’ont donné des torticolis, ni les fonds de baptême au beau milieu de la salle de prière, et encore moins le mausolée du prophète Yahia, alias Saint Jean-Baptiste à qui on a coupé la tête.

C’est la sérénité des lieux, la paix intérieure que l’on ressent au fur et à mesure que l’on avance, la certitude d’être en sécurité, en liberté (oui oui), à la vue de tous ces gens venus non pas uniquement prier mais pour se reposer, manger, les enfants jouer, parler dans la maison de Dieu loin des bruits de la ville (dont comme par hasard on n’entendait plus rien)

Les mères s’asseyaient à presque le marbre du sa7n pour parler à la voisine pendant que les gosses couraient dans tous le sens en jouant à cache-cache , bousculant le pèlerin des pays du golfe venu faire ses ablutions, un damascène fatigué vint se coucher au pied d’une colonne et fit de ses chaussures un oreiller de fortune, les autres plus loin mangeaient, un couple trainaient une valise derrière eux.

Eberluée, je continue mon chemin vers la salle gigantesque prière quand d’une porte à côté sortit un homme pleurant toutes les larmes de son corps, j’y vais et je découvre le mausolée d’El Houssein fils d’Ali mort à Karbala dont on a enterré la tête ici aussi. L’endroit sent fortement l’ambre et croule de pèlerins venus se recueillir devant l’espèce de tombeau protégé par un grillage en fer. Ces chiites introduisaient leur têtes dans une niche en argent et faisaient de drôles de signes et séchaient leurs larmes, j’avais l’impression d’être une intruse venue déranger des personnes dans leur rite sur le coup. On était à la veille de la Achoura.




La salle de prière est toute en longueur, dépouillée, pas de dorures, ni de cristal, ni de tapis coutant les yeux de la tête, dégageant un air de sérénité paisible.

Il n’y point de barrière, pas de rideaux entre fidèles. Seule une simple chaine en métal sépare l’espace de prière, l’un pour les hommes, l’autre pour les femmes.

Un homme asiatique venu en pèlerinage vu sa vêture, trainait son jeune fils pour lui montrer le mihrab délicatement ouvragé, deux journalistes filmaient l’intérieur de la salle, un groupuscule de fidèles sont venus se recueillir sur le tombeau de Yahia, de l’autre côté à même la moquette un cercle de femmes discutant, une dame plus loin priait, un autre lisait son coran, les autres prenaient des photos et quelques touristes émerveillés scrutaient le plafond en chuchotant.





Ce n’est pas uniquement un lieu dédié au culte, c’est un lieu de vie, toujours ouvert de jour comme de nuit pour le fidèle, le pèlerin, le visiteur et celui qui vient y chercher refuge.

Et j'ai tout de suite pensé à mon chez moi et me suis demandée pourquoi s’évertue-t-on en Tunisie à ne rien faire comme tout le monde ? (question qui n’attend pas de réponse)

J’appris plus tard qu’à la conquête de Damas par les musulmans en 635 et avant que la mosquée ne soit construite, les musulmans et les chrétiens se seraient partagé le lieu pour prier. Et quand Al Walid construit la mosquée, il fit construire une église plus loin pour les chrétiens pour les dédommager.


En ces temps plus que troubles, ou la haine est devenue le credo général, ce fut l’un des rares moments qui redonne encore envie d’espérer.

A suivre....





Centre de tri

Compteur

La boîte à tralala

Quelques rêveurs de passage