ابن زيدون و ولّادة


ابيات ابن زيدون

يا من غدوت به في الناس مشتهرا
قلبي يقاسي عليك الهم و الفكر
ان غبت لم الق انسانا يؤانسني
و ان حضرت فكل الناس قد حضر

ابيات ولّادة

اغار عليك من عينى و منى
و منك ومن زمانك و المكان
ولو أنى خبأتك فى عيونى
الى يوم القيامه ما كفانى
le monument célébrant cet amour ( que j'ai eu la chance de visiter) se trouve à Cordoue et en dessus des vers écrits sur la pierre se trouvent deux mains en bronze qui se joignent et qui ne sont malheureusement pas visibles sur la photo.

A l'origine de ces vers, une très grande histoire d'amour de deux poètes et amants, Wallâda, la célèbre égérie du grand poète Ibn Zaydoun. Certes, nous connaissons tous leur histoire d'amour. Elle se situe en Andalousie, au XIe siècle, à l'époque où la civilisation hispano-arabe était à son apogée. En revanche, nous ignorons les raisons de leur rupture. Et puis on n'a jamais su son âge exact. Il courait le bruit qu'elle avait six ans de plus que son illustre amant;pourtant, ce dernier l'a toujours décrite comme une femme extrêmement jeune.

Elle n'était pas l'apanage d'une élite, mais un trait national.
Lui, Abou Walid Ibn Zeydoun, de souche arabe reconnue, les Makhzoumis, est au faîte de la gloire. Poète adulé à la cour du plus puissant des princes des Taïfas, l'émir Motamid Ibn Abbâd, nouveau souverain de Cordoue, il fait également fonction d'archivizir et d'ambassadeur. Avant de rencontrer Wallâda pour la première fois, le poète, qui "préférait les femmes de type oriental, blanche de peau avec des cheveux de jais et des yeux de braise", "s'attendait à la trouver plutôt laide, persuadé depuis toujours que les femmes savantes sont souvent des femmes sans beauté qui compensent leur disgrâce par leur esprit" .
Elle, la dernière descendante de la défunte dynastie des Omeyyades, fille du calife Al Mostkéfi, prince des sang certes, mais buveur invétéré, de conduite dépravée, et de Sakrâ, une esclave d'origine grecque, surnommée la Perverse. Le roitelet Jawhar, qui avait chassé les Omeyyades, tenait Wallâda pour "une réplique du passé califal. Il la ménageait, mais s'en méfiait tout en la laissant vivre sa vie comme elle l'entendait" .

Un amour de légende

Rien donc ne destinait Ibn Zeydoun et Wallâda à se rencontrer et à s'éprendre l'un de l'autre jusqu'à entrer dans la légende des couples célèbres, comme Mejnoun et Leïla, Kays et Boutheyna, Koutheïr et Azza, ou encore Roméo et Juliette. La réalité est sans doute moins idyllique mais le mythe existe, repris de mille façons depuis des siècles.
Selon Rabia Abdessemed, Wallâda était extrêmement belle, avec ses "cheveux blond cendré" qui "auréolaient un visage à l'ovale parfait et donnaient à ses yeux bleus des reflets changeants." Dès lors, comment ne pas tomber sous le charme de cette femme, aux yeux bleus et aux paupières légèrement bistrés, qui lui donnent, selon les mots du poète, "ce regard où sont nés les regards et les astres" et dont le sourire "diffusait son éclat en douceur comme une radiation lumineuse?"
Wallâda avait, elle aussi, succombé sous le charme du jeune poète lorsqu'elle le vit pour la première fois.
"Quelque chose en elle avait vibré… Elle s'avoua qu'il l'intéressait. Elle recevait tout ce que le royaume comptait d'hommes puissants ou de personnalités littéraires. Celui-ci l'impressionnait particulièrement. Il était différent, au moral comme au physique".
Née sous ces auspices, leur idylle ne dura guère longtemps. Les obstacles bientôt surgissent, chaque jour plus nombreux, plus dangereux. Wellâda, malgré son nom, "l'enfanteresse", autrement dit femme génitrice, créée pour la maternité, est loin d'être ce symbole de fécondité. Soucieuse de reconquérir le trône de ses ancêtres, elle conspirait ouvertement pour faire renverser les Jawharides. Férue de poésie, chanteuse et musicienne de talent, animant cénacles littéraires et veillées musicales, elle était devenue pour Ibn Zeydoun la beauté inquiétante.
"Qui mesure le temps, ô ma dame, toi, les astres ou Dieu ?"
Il n'ignorait pas la chance inouïe de l'avoir rencontrée : "Aucun poète arabe n'a eu l'insigne honneur d'être aimé d'une princesse" . Mais il n'oubliait pas non plus qu'il était toujours le fidèle serviteur des Jawharides et que cette liaison avec leur ennemie déclarée le mettait en porte-à-faux.
Pourquoi les deux amants qui, pourtant, s'aimaient d'amour tendre, comme dit la chanson, s'étaient-ils quittés ? Plusieurs raisons furent avancées. D'aucuns prétendent que le chantre des Jawharides avait trompé Wallâda avec Otba, une de ses suivantes noires, chanteuse à la voix d'or. D'autres invoquent l'incompatibilité d'humeur, d'autres encore la raison d'Etat. Toujours est-il que leur rupture reste à ce jour obscure.
Courtisane de haut vol, une princesse de sang menant une vie libertine, dépravée et sans cœur pour les uns, Wallâda est, pour les autres, la vertu même, la poétesse, la muse incomparable et adulée de l'un des plus grands poètes que l'Andalousie ait jamais connus. L'homme, néanmoins, proclame haut et fort, pourtant, qu'il aime sa cruelle princesse encore et toujours.

Cordoue, tes nuits sont des aurores

A lire ses nombreux poèmes d'amour dédiés à Wallâda, on est tenté de croire que la passion d'Ibn Zeydoun n'est rien moins que l'expression la plus noble du mythe de Tristan,cet amour-passion légendaire que renouvelle sans cesse l'obstacle qui rend l'être aimé encore plus cher, la douleur étant le catalyseur et le reflet de cette passion :
"L'amour ne peut mourir, même de ma blessure".
Dans son esprit même Cordoue, qui avait vu naître leur amour, cette cité "sainte et dorée où tout est danse et don" se confond avec la figure de Wallâda :
"Ô belle Cordoue me sera-t-il donné
De retourner à toi ?
Que vienne le moment où je te reverrai
Tes nuits sont des aurores
Ta terre est un jardin
Ton sol imprégné d'ambre
Safrané, un tapis d'or".
Mais pradoxalement, cette idylle entre Ibn Zeydoun et Wallâda, pèche par cette quête de la souffrance. Elle n'atteint pas son aboutissement logique, c'est-à-dire la douleur suprême, l'ultime sacrifice.

6 ripostes trèès percutantes:

Anonyme 17 septembre 2007 à 00:36  

بنتم و بنا فمابتلت جوانحنا*** و ما جفت بالدموع مآقينا
أو
غيض العدا من تساقينا الهوى*** فدعوا بأن نغصّ فقال الدهر آمين
مقال جميل و في مستوى راقي

Anonyme 17 septembre 2007 à 00:56  

Hakka el Hob wala Blach LOOOOOOOOOOl.
Soussou

Anonyme 17 septembre 2007 à 00:57  

شفت يا طفلة كيفاش "الكلتير"
حتّى عمّك ازواو متاع الشعر بالقجمي عجبو
المقال متاعك.
سيّب عليك من الحكايات الفارغه على باريز
و على الجرمان.و اكتبنّا مقالات قمقومه على ارغون و الا بدلار و الا حتّى على فرّي
بيز لازيز

Sonya 17 septembre 2007 à 01:18  

bravo mariouma pour ce post :)
mais
Y'avait pas de majnoun et leila :D
Mais kays et leila... kays etait majnoun leila
aussi
jamil et bouthayna
etc

cactussa 17 septembre 2007 à 12:46  

c'est beau tous cet amour en plus la fin reste un mistere!!!

Mariouma 9 novembre 2008 à 14:50  

@sonson
merci ma chérie mais le texte n'est pas de moi( à part le photo et les premières lignes) , je l'ai choppé sur le net et j'ai fait la bêtise de ne pas mettre le lien.

@cactuss
:) as usual

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