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Etbaznis, la drague, conter fleurette, faire la cour, ettatih sont plus au moins (à des degrés différents et à quelques nuances près) des formules qui veulent dire en principe la même chose : le processus de la séduction qui suit théoriquement une certaine attirance pour quelqu’un.
Les techniques de drague ou travaux d’approche m’ont toujours fascinée parce qu’elles varient selon le pays, la culture, la langue, les mentalités et les mœurs. J’en ai connu (subi devrais-je dire parois !) et vu de mes yeux plusieurs méthodes (bon lamahala pas tjs efficaces mais bon ça dépend aussi de la disponiblité de la personne à laquelle on fait les yeux doux). Les baznéssa sont différents les uns des autres et varient dune catégorie à une autre :
-Il ya ceux qui font du rentre-dedans bessif, en avant la musique, dé5ilha betraktour, le conquérant quoi kéyénou fi w9t elfoutouhat, ah c’est une terre vierge (sic) à conquérir qu’il se dit!
-il y a la méthode, je commence par être ton copain/copine en douce quoi, ma houch houni., yémred taht min yémrid, mine de rien.
-il y aussi le beau parleur, le charismatique qui, même s’il ne ressemble pas forcement à Georges clooney (j’ai pris au hasard) arrive à te convaincre avec une bonne dose de tchatche et de l’humour.
- il ya le timide aux mains moites qui sait plus comment procéder et qui avance prudemment hatta ifout alih etrinou.
-il y a aussi le genre gentleman ( qui n’existe que dans les bouquins d’amour à l’eau de rose, super génial sur tous les plans, cultivé, weld 3ila, métroubi mais pas coincé, téméraire mais pas 9bih,bref l’homme idéal en somme ) qui en un tour de main ittayéh et la fille , et la sœur et la mère( le père regarde ça d’un œil inquiet) en un temps record.
Et bien sur le comble (mon préféré), the last but not the least, un cas de chez nous : le bon tunisien, bon vivant, qui sillonne les rues de Tunis, bien dans sa peau, jamais frustré, qui manie bien le langage de la séduction et de la drague ; celui qui te lance un mot fin et subtil wenti 9asda rabbi, que tu sois jolie ou pas, maquillée, moche, grosse, bien habillée, mgou3rla ce jour là, hassilou celui elli ma yfallét chay.
Ya rmilék klima béhia tebda bi « o5ti malla….. »ou encore « hé pissssst chbih elouz ……. », izzafér keyéni 9atouss mt3é waldih, Ou la merveilleuse expression « mathrouba firouhék maritech wejhék » (dans le cas assez fréquent ou tu ne ripostes pas à ce joli discours et hommage à ta beauté).
Tout y passe la couleur de tes cheveux, noumrou sabbaték , la forme de ton jean pas assez serré à son gout, la forme de tes attributs féminins, les centimètres de peau en trop que tu as laissé à l’air libre oua hakatha dawalyk. A part bien sur le cortège de klém elmerzi welli taht elhzem dont il peut abreuver ses ex futures conquêtes! Walla 3ad izid fih ou y kammél il s’arrete en voiture juste devant la dame en lui faisant des klaxons ou des appels de phare. Le summum de la finesse, de la politesse et du respect !!!
En apprenant que je venais en France, je me suis dit que ça allait été radicalement différent, j’allais dans un pays civilisé ou on respecte la femme et la traite avec égards, ou les autochtones (bel arbi wled elbléd) sont censés être les champions de la galanterie et de la drague light. J’étais toute contente de ne plus subir le tbaznis à la tunisienne et de pouvoir me sentir libre d’être moi-même et être appréciée pour autre chose que pour mes formes.
Je préviens de suite toutes celles ou ceux qui se disent que c’est gagné et ce que cela va finir dans un conte de fée.Erreur monumentale. Le mythe du french lover est tombé à l’eau, voire pire il s’est cassé la gueule.
Le spécimen français est certes très différent du tunisien. : moins direct dans ses travaux d’approche, plus subtil, moins agressif. Que demande le peuple ?
Sauf que quand je parle de subtilité et d délicatesse, ce n’est pas un euphémisme. La gente masculine elhouni est très froide selon moi, très réservée hata kathroulha.
Moi qui étais habituée à être interpelée je passe complètement inaperçue. Je ne sais si c’est mon type qu’ils n’aiment pas ou quoi, bref je ne remporte aucun suffrage ehouni, wallit sel3a bayra. J)
Enhar ou toul ou houma yetjaraw pas un regard dans la rue et les rares moments ou ils daignent m’accorder un regard leurs copines (et oui ils en ont tjs une et en plus elles veillent sur leur investissement) les remettent à leur place d’un geste tendre et indulgent et me foudroient du regard.
Les plus beaux sont donc déjà pris, les autres célibataires assez intéressants ont tous viré de bord (vous voyez ce que je veux dire….non ? tjs pas ?) et le reste est bon à jeter aux poissons. Je veux rentrer chez moi !!!
Les rares français auquel s j’ai eu affaire étaient sympas, gentils, intéressants, cultivés bien sous tous rapports mais il manquait tjs un truc. J’ai longtemps cherché et j’ai finis par trouver ; ils n’ont pas l’audace des tunisiens. Leur approche est tjs tout en retenue, en politesse, en respect, bref assez froide ou bessla comme on dit chez nous ou à la fin , naf5an.
A la fin j’en avais marre, j’ai la nostalgie mtaa élbléda etounsia. Héz 3lia hal kamcha efféminé lézimhom stage ya fi tounes ya fi italia qui sont nos confrères fil tbaznis (en moins klém zéyed avec l’option tbarbich).
C’est vrai quoi, je ne me sens pas du tout appréciée elhouni, je ne suis pas habituée à ce genre de traitement. Au moins, en tunisie, je me suis appréciée, peut être pas à ma juste valeur mais au moins appréciée !!! J
wallitéch ena nbaznés zeda !!! Je me tape tout le boulot. Et encore ça ne sert pas à grand-chose. Ce n’est pas fructueux du tout. Rien à faire avec ces français. Je suis sure que si je sors toute nue dans la rue personne ne me remarquera. Mala hala !
hassilou, la5ir filli 3ana walla la fi bariz. Essméh !
Je propose, donc, de lancer une université d’été (comme le font les partis politiques en France) pour tous les frankaoui et les tunisiens pour qu’ils affinent leur techniques de tbaznis ou i5altou ya9smmou .
Moufid elhadra : elli mte3ek mté3ék ou el mé elli machi lissidra ezzitouna awla bih. (lawléd efhmou wrahkoum echwaia !!!)
A bon entendeur, salut !